Sommaire:
V) Sondage et Discours Politique
A) Un Sondage
Six Français sur dix regrettent le service militaire
(Sondage effectué le 12/07/2006)
- - Dix ans après la professionnalisation de l'armée, 59% des Français regrettent la suppression du service militaire obligatoire.
- - 44% seraient favorables à la création d'un service civil obligatoire, selon un sondage Ifop pour Valeurs Actuelles.
Voilà un sondage qui, à la veille du traditionnel défilé du 14 juillet, devrait mettre du baume au cœur des militaires : 59% des Français "regrettent la suppression du service militaire obligatoire". Les nostalgiques du réveil à l'aube et du treillis se répartissent à 69% chez les 35 ans et plus et 39% chez les moins de 35 ans, selon un sondage Ifop*, à paraître dans l'hebdomadaire Valeurs actuelles à l'occasion des dix ans de la fin de conscription. 41% ne le regrettent pas (61% chez les moins de 35 ans et 31% chez les plus de 35 ans). Les électeurs de droite sont nombreux à regretter le service militaire (71%), tandis que 52% des électeurs de gauche sont satisfaits de sa suppression.
Interrogés sur un service civil pour les jeunes garçons et les jeunes filles, 46% des Français se déclarent "favorables" à la création d'un service civil volontaire, 44% à la création d'un service civil obligatoire. Seulement 10% des personnes interrogées sont opposées à un service civil qu'il soit obligatoire ou volontaire.
A un an du coup d'envoi de la présidentielle, la question de rétablir un service militaire ou civique, d'une manière ou d'une autre, fait débat. Dans leur projet pour 2007, les socialistes prônent la mise en place d'un service civique obligatoire de six mois pour filles et garçons de 18 à 25 ans qui serait consacré "à des missions d'intérêt général pour favoriser les échanges entre tous les Français". Michèle Alliot-Marie a estimé mardi qu'un retour au service militaire traditionnel, supprimé par Jacques Chirac en 1996, coûterait trop cher - près de 10 milliards d'euros - et ne permettrait pas de répondre aux besoins de défense actuels.
"Le système national tel qu'il existait était un service qui mobilisait la quasi-totalité des militaires pour assurer l'encadrement de ces jeunes. A tel point que lors de la première guerre du Golfe nous étions dans l'incapacité d'assurer, au bout de quatre mois, la relève des militaires que nous avions engagés là-bas", a rappelé Michèle Alliot-Marie. De plus, pour mettre en place un service obligatoire sans discrimination entre garçons et filles, "il faudrait envisager un dispositif qui soit deux fois plus important que celui de l'ancien service national".
B) Des Discours Politiques
Le service civil de Sarkozy nouveau modèle d'Intégration républicaine
(Discours effectué le 17/11/2005)
Nicolas Sarkozy a déclaré lors des questions au gouvernement à l'Assemblée Nationale que le gouvernement allait mener une "concertation approfondie" sur la mise en oeuvre du service civil voulu par le Président de la République.
Le ministre de l'Intérieur s'est interrogé sur l'encadrement, la rémunération ou non de ce service civil et la sélection des participants. Il a défendu devant les députés l'idée du président de la République, en faisant valoir qu'elle allait "donner une chance à ceux qui n'en ont pas eu". "C'est une nécessité et c'est une égalité", a-t-il dit.
Nicolas Sarkozy répondait au socialiste Jean Glavany,accusant le gouvernement d'introduire "une discrimination nouvelle inacceptable" avec ce service civil volontaire, qui doit concerner 50.000 jeunes en 2007.
"Vous êtes fidèles aux valeurs qui sont les vôtres. Vous croyez dans le nivellement, nous n'y croyons pas", a répliqué le ministre de l'Intérieur introduisant ce débat dans la perspective de la présidentielle de 2007. "Il y aura nous qui dirons 'il faut donner plus à ceux qui ont moins' et vous qui direz 'il faut donner à tout le monde la même chose'. Le pays jugera de quel côté est la justice", a conclu le ministre de l'Intérieur sous la bronca des députés de gauche.
Service civil : Villepin se démarque de Sarkozy
(Discours effectué le 20/09/2006)
- - Le Premier ministre n'est "pas certain" que cela corresponde "aux aspirations des jeunes d'aujourd'hui" et estime que sa mise en place coûtera trop cher.
"Certains proposent un service civil obligatoire pour tous les jeunes. C'est une idée qui peut paraître séduisante parce qu'elle se rapproche de ce qui a été pendant longtemps le ferment de la République : le service militaire obligatoire", a déclaré le Premier ministre lors d'une visite au centre "Défense deuxième chance" de Montlhéry, dans l'Essonne.
Sans citer le nom de Nicolas Sarkozy, il a estimé qu'un service civil obligatoire supposerait "un dispositif administratif extrêmement complexe" et coûterait cher: "entre 3 et 5 milliards d'euros pour un service d'une durée de six mois, sans compter les infrastructures qu'il faudrait construire". "Enfin, et c'est sans doute la question essentielle, je ne suis pas certain qu'un service obligatoire corresponde aux aspirations des jeunes d'aujourd'hui", a insisté Dominique de Villepin.
Le 3 septembre, à l'université d'été de l'UMP à Marseille, le président du parti avait proposé la création d'un "service civique par lequel chaque jeune Français entre 18 et 30 ans donnera aux autres six mois de son temps". "Faut-il qu'il soit obligatoire? (...) Je crois qu'après une expérimentation à grande échelle, car l'entreprise est ambitieuse et complexe, il faut qu'il le soit", avait-il ajouté. Le PS et l'UDF plaident eux aussi pour un service civil obligatoire.
Dominique de Villepin, lui, "croit davantage à un service civil volontaire, voulu, fruit d'un engagement, fruit d'une réflexion, fruit d'une ambition". "J'ai une conviction: tout ce qui repose sur l'engagement est plus fort que ce qui repose sur la contrainte", a-t-il martelé.
Il faut en revanche le rendre "le plus incitatif possible" en en faisant bénéficier "des jeunes de tous les horizons", "très diplômés ou sans qualification", de milieu "modeste ou aisé", et en lui donnant "une valeur de diplôme" et "une place à part entière dans les cursus universitaires". Il faut également, selon lui, faire en sorte qu'il propose "les expériences les plus diverses, de l'engagement associatif à l'action humanitaire, de l'apprentissage d'un métier à la mission dans une entreprise à l'étranger".
En février déjà, le Premier ministre avait jugé "très difficile" l'instauration d'un service civil obligatoire. La création du service civil volontaire avait été annoncée à la suite de la crise des banlieues, fin 2005. Selon un sondage TNS-Sofres de mars, 91% des Français sont favorables à ce qu'il soit obligatoire.